Le quartier du Luth, à Gennevilliers, est très typique des grandes opérations de logements des années cinquante à soixante-dix : il s’agit d’un ensemble de barres et de petites tours d’une hauteur s’échelonnant entre sept et seize étages. C’est un projet urbain et architectural d’Auzolle et Zavaroni, qui a été achevé en 1978, et considéré comme une grande réussite sociale. C’est un quartier aujourd’hui en pleine restructuration. DGLA a été chargé de reconstruire, après démolition, le centre commercial situé au cœur de ce quartier, en le transformant en commerces de pied d’immeuble.
Ainsi, la mixité urbaine n’est pas une démarche nécessairement héroïque… Elle repose également sur des dispositions anciennes et pratiquées communément. Cet immeuble de soixante-neuf logements, en R+5, aligné sur l’avenue du Luth, est donc structuré classiquement : il abrite au rez-de-chaussée des commerces de proximité, et apporte dans ce quartier uniformément blanc une pointe de couleur, qui découle d’une palette de matériaux variés. Il est aussi le pôle commercial du quartier, et justifie ainsi de se singulariser, mais d’une manière somme toute discrète, alors qu’il a un voisin très spectaculaire: l’espace culturel et social Aimé Césaire, de Rudy Ricciotti.
La verticalité de ce petit immeuble est magnifiée par une alternance de bandes présentant des matériaux de façade différents. On trouve ainsi des enduits colorés, du zinc à joints debout, et des éléments rappelant la blancheur environnante. La façade est ponctuée de grands «bow-windows» à caractère contemporain, formant des boites en porte-à-faux sur l’alignement. Le socle commercial est protégé par un auvent périphérique en verre. Ce sont des commerces de proximité qui sont disposés en pied d’immeuble : un petit supermarché, une brasserie, une pharmacie, et quelques autres commerces complémentaires.