VILLEBON 2

Villebon-sur-Yvette
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    Le projet de Villebon sur Yvette procède d’une inspiration architecturale singulière : il s’agit de créer un lieu, de créer un paysage, de créer une destination dans le territoire en magnifiant les traces naturelles subsistantes du site, en composant un tableau artificiel de mise en relation de masses construites, un décor où le regard est canalisé, un jeu entre le minéral et le végétal, un théâtre de cadres et de reflets, une composition volumétrique sensible… Voilà le challenge du projet : faire un endroit d’un non-lieu, retrouver puis exprimer son propre « genius loci ». Le parking est un des instruments privilégiés de la fabrication d’un tel lieu : Il figure une colline, et est végétalisé en conséquence. De grandes structures métalliques permettent de créer des effets de coteau planté sur ses façades, d’autant que les niveaux ne se superposent pas, mais sont décalés les uns des autres, offrant des pentes naturelles à la création de ce paysage. Par endroits, de grands cadres jouent un rôle réflexif : ils cadrent à la fois le paysage découvert à partir du parking, à la manière d’une fenêtre que peuvent utiliser les visiteurs, comme ils font d’eux des sujets qu’ils « encadrent » à la vue d’autres passants qui les regardent de l’extérieur…

    Un maître-mot permet d’expliquer tout le projet de Villebon : c’est celui « d’imbrication ». La métaphore développée dans le projet relève à proprement parler de l’art de l’ébénisterie : pour fabriquer des boites à bijoux ou des coiffeuses, l’ébéniste travaille des successions de tiroirs et de boites imbriquées les unes dans les autres, partiellement ou totalement, jusqu’à produire un objet démontable, à complications, une sorte de meuble-surprise, qui dévoile autant qu’il recèle au fur et à mesure qu’on l’ouvre de nouveaux secrets…

    Voilà ce qu’est le projet de Villebon : une boite à secrets, une sorte de poupée-gigogne qui joue avec le dedans et le dehors, qui décline un jeu de tiroirs, d’imbrications et de miroirs… La décoration intérieure du projet participe aux mêmes jeux : elle s’inspire d’une architecture de « boudoir », tablant sur des couleurs et des matériaux qui s’y rattachent : le rose, le corail, le bois verni, les tissus capitonnés et matelassés.